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’L'Origine du monde
Tout commence comme dans un Rêve
Par un Déjeuner sur l’herbe
Quelques mots au Jardin des Délices
Premiers pas avant un Baiser
Tout Près d’une maison claire
Un Coucher de soleil sur le lac
Elle lui sourit, Nue dans les draps
Pour lui, elle est l’Origine du monde
Ensemble ils vont courber les bras
Comme l’Alpha et l’oméga
Dans une étreinte nouvelle
Elle se sent pousser des ailes
Elle est prête à toutes les folies
Quand te maries-tu, dit-elle ?
Et elle pense aux Demoiselles
D’Avignon qui dansaient sur le pont
Elle lui sourit, Nue dans les draps
Pour lui, elle est l’Origine du monde
Ensemble ils vont courber les bras
Comme l’Alpha et l’oméga
Seul dans la Lumière d’automne
Dans l’Escalier qui résonne
Il attend, il est Désespéré
Il repense à son amante
Ses yeux, les lèvres brulantes
Sa peau qui le faisait chavirer
Elle souriait, Nue dans les draps
Pour lui, c’était l’Origine du monde
Et ensemble ils courbaient les bras
Comme l'alpha et l'oméga
© Laurya Lamy
Merci la vie
Petite fille j’étais de celles
Petite fille j'étais de celles
Qui brillaient par leur volonté
Je me sentais pousser des ailes
Dans un monde un peu étriqué
Les grands écrivaient mon histoire
Et moi je restais de côté
Ma vie, mon seul territoire
Alors je me mis à chanter
Merci la vie
La lumière et l’ombre
Un vol de colombes
Un jardin mouillé
Mes amours souvent transitoires
Et ce refus de s’engager
Les mots qu’on écoute sans y croire
Les hommes que j’aimais à moitié
Leurs gestes pas toujours très tendres
Les rires qu’on n’a pas partagés
Les baisers que j’n’ai pas su prendre
Ceux qu’on aurait pu me donner
Merci la vie
La lumière et l’ombre
Un vol de colombes
Un jardin mouillé
J’ai appris à aimer les roses
Et la douceur des nuits d’été
La vie réserve bien des choses
Qu’il ne sert à rien d’expliquer
Si sur les chemins je devine
Les ronces qui me piquent les pieds
Elles sont un peu de mes racines
Comme ces manques qui ont compté
Merci la vie
La lumière et l’ombre
Un vol de colombes
Un jardin mouillé
Merci la vie
Mon cœur qui succombe
Les barrières tombent
Un ciel étoilé
Merci la vie
Quand je vagabonde
Nue dans la pénombre
Pour te retrouver enfin
© Laurya Lamy
L'antimonde
Dans un antimonde, on se rencontrera
Tu ne me seras pas trop antipathique
Il y aura anti-matière à se parler
Toi l’antisocial, et moi l’antilope
Je viendrai m’allonger dans ton antichambre
On se regardera, au début sceptique
Nos bouches se mêleront, comme un anti-poison
Traitement antichoc, et antiseptique
Ce n’sera pas toi,
Ce n’sera pas moi
Ce sera l’antimonde
Juste après le big
Juste après le bang
Juste après le Big Bang
Anticonformistes par anticipation
On s’aimera dans l’abri antiatomique
Sous mes doux anticorps tu glisseras tes mains
Piqûre de rappel et antirabique
On fera l’tour des boîtes, des bouges antitabac
J’avalerai tout de toi, délicieux antidote
Je te f ‘rai marcher nu sous les anticyclones
Traitement antirouille sous la pluie intégrale
Ce n’sera pas toi,
Ce n’sera pas moi
Ce sera l’antimonde
Juste après le big
Juste après le bang
Juste après le Big Bang
Quand j’aurai fait l’tour de toi, aux antipodes
Qui sait j’irai retrouver peut-être un antiquaire
Où un antihéros rangé de l’Antigang
Un droïde en titane, sur le Pôle Antarctique
Ce n’sera pas toi
Ce n’sera pas moi
Ce sera l’antimonde
Juste après le big
Juste après le bang
Juste après le Big Bang
© Laurya Lamy
Le vin
On a tout dit sur le vin, tout écrit, chanté, peint, sculpté. Grâce à lui, des poètes, écrivains, peintres, auteurs de chansons ont produit leurs plus beaux chef d’oeuvres ; grâce, à cause ou malgré lui parfois, quand « l’ivresse des profondeurs » vous tient… L’art et le vin, un couple indissociable, destructeur ou inspirateur de génie. Au gré de mon inspiration, je me suis laissé porter, et je vous livre mon petit Délirium Tremens. Si le vin était un paysage, ce serait des coteaux à perte de vue, arrosés de soleil. Si le vin était une chanson, elle serait à boire. Si le vin était un compromis, on y mettrait de l’eau. Si le vin était une musique, de l’attaque au final il y aurait accord parfait. Si le vin était une danse, elle consisterait à faire un pas à gauche, un pas à droite, légèrement sautillant, telle une polka piquée par exemple, en essayant de ne pas rouler sous la table. Si le vin était une saison, assurément, ce serait la fin de l’été quand les grains arrivent à maturation. Si le vin était une personne, elle serait tour à tour grisée, ivre, éméchée, partie, pompette, schlass, noire, givrée, brindezingue, bourrée, paf ou bien… sobre à jamais. Si le vin était un sentiment, la joie. Si le vin était une unité de mesure, le gigalitre, comme les dizaines de milliards de litres consommés chaque année dans le monde. Si le vin était une liqueur, il serait vin de palmes, de pêches, de noix, de myrtilles. Si le vin était un Dieu... Bacchus ou Dyonisos. Si le vin était un moment d’Histoire, ce serait la « scène » du repas de Jésus et de ses apôtres partageant le pain et le vin. Si le vin était un sens, il serait les 5 sens à la fois, car il en faut au moins autant pour le goûter à sa juste valeur. Si le vin était mauvais, il serait piccolo, pinard, picrate, piquette, vinasse. Si le vin était un voyage, il nous emmènerait de l’Italie à Madère en passant par l’Espagne, puis remontant jusqu’en Bourgogne, et aux rives du Rhin, comme par enchantement il nous transporterait en Californie pour piquer droit au Sud sur le Chili. Si le vin était une caractéristique, il serait grand, gros, vieux, ordinaire, mauvais, bourgeois, courant, de table, de consommation, de messe, cuit, d’Orange, doux, naturel, aromatisé, sec, capiteux, chaud. Si le vin était une citation, « Les vins comme les toiles de maître ne sont pas affaire de science, mais d’art » - Charles Pomerol. Si le vin était un lieu, il serait bistrot, troquet, bar, café, taverne, mastroquet. Si le vin était une bataille, ce serait une bataille entre le blanc et le rouge, avec le rosé pour arbitre, les jaunes et les gris jouant les remplaçants. Si le vin était une récompense, il serait ce « vin paysan » cher à Henri Vincenot, ou ce « vin des travailleurs » récompense d’un dur labeur. Si le vin était une peinture « Le déjeuner sur l’herbe » de C.Monet ou « L’automne » de G.Arcimboldo. Si le vin était un idéal, il serait le partage.
©Laurya Lamy
Dans le Secret de la Thebaïde
Etre une femme artiste en 2015, très concrètement, c’est être bien souvent son propre agent, représentant de commerce, femme d’affaires, psychologue, voire extralucide. C’est faire preuve de qualités de gestion et d’organisation certaines, de pragmatisme, c’est posséder en outre une santé à toutes épreuves, et une bonne dose d’humour. Moins prosaïquement, être une artiste femme en 2015, c’est pour moi, plus que jamais voir le beau et le « pas beau », c’est avoir gardée intacte sa capacité à s’émouvoir, à s’émerveiller, à se mettre en colère, c’est aussi rêver éveillée, envisager, laisser parler son imaginaire, son intuition, et mettre le tout au service de son art. C’est par exemple, m’emparer de tout ce qui me touche personnellement, pour le dépasser puis le transformer et transmettre une vision, la mienne, donc forcément une vision subjective, en espérant qu'elle touchera le public, les gens. Pourtant, être artiste femme en 2015, c’est aussi pour moi ne pas chercher particulièrement à être consensuelle, ni « politiquement correct », mais bien tenter d’être soi, sans faire du « moi », sans nombrilisme. Et puis parfois aussi, c’est construire, jour après jour dans la solitude et le secret de sa thébaïde, c’est éclore, imploser, loin du tumulte, de l’agitation, des paillettes et des apparences, de l’autre côté du miroir, sans attendre de reconnaissance, ou de résultat spectaculaire ; périodes de repli propices à la « jachère » créatrice, alternant avec les périodes d'extériorisation, de représentation pure, lorsque l’on jette à la face du monde - prétention suprême - les fruits de son travail. Enfin, au-delà de la femme artiste ou l’artiste femme, il y a la terrienne que je suis, qui est intimement convaincue que l’art qu’elle a choisi ou qui l’a choisie est la meilleure chose qu’elle ait à faire sur cette planète, dans cette période donnée ; il y a le bipède qui cherche à travers la musique, le chant, les mots, à tendre vers l’universel - ambitieux programme - Il y a enfin la citoyenne du monde, qui a l’intuition très prégnante que l’Art a totalement sa place dans la société, les sociétés, pour ce qu’il représente de poétique, d’intemporel, d’inexplicable parfois aussi, comme si quelque chose nous échappait, et pour la force qu’il possède, quant il s’agit de décrypter le monde, d’adoucir nos peines, et d’entrevoir derrière le chaos, un chemin, peut-être…
©Laurya Lamy